L’économie numérique du Canada est florissante. En 2017, elle représentait 109,7 milliards de dollars, soit environ 5,5 % de l’économie nationale, et cette part a augmenté chaque année par la suite.
Dans le paysage numérique canadien, on trouve de tout, des jeunes pousses technologiques émergentes aux fournisseurs de solutions technologiques modernes qui servent les industries établies du pays. Pour que notre secteur technologique poursuive sa trajectoire actuelle, le Canada doit se concentrer sur ses ressources intérieures et encourager l’investissement dans les entreprises pionnières du pays.
Les tendances qui façonnent le paysage numérique du Canada
Au cœur de l’économie numérique du Canada, les industries traditionnelles comme l’exploitation minière, pétrolière et gazière tirent parti de l’émergence de nouvelles expériences et de nouveaux services numériques qui permettent la collaboration entre des régions géographiques dispersées. Cela inclut des outils comme Zoom (NASDAQ : ZM) et Slack (NYSE : WORK). Aujourd’hui, alors que les entreprises continuent d’adopter le travail à distance et les outils numériques qui le facilitent, cette tendance ne fait que s’accentuer.
Ces secteurs ont également été les premiers à adopter d’autres solutions clés qui alimentent l’économie numérique. Par exemple, en ajoutant des unités GPS comme Blackline GPS (TSXV : BLN) aux véhicules des usines pétrolières et gazières, en travaillant avec des fournisseurs de technologie comme Drone Delivery Canada (TSXV : FLT), en automatisant les systèmes de facturation en amont et en utilisant des plateformes de recrutement en ligne, certaines entreprises du secteur de l’énergie exploitent l’innovation pour améliorer leurs processus.
Historiquement, les leaders technologiques du Canada se sont principalement concentrés sur l’espace des télécommunications. Des entreprises comme Blackberry (TSX : BB), Mitel (TSX : MNW) et Sierra Wireless (TSX : SW) représentent la vaste expertise que le pays possède dans ce secteur. Avec les nouvelles technologies émergentes, ces entreprises restent des acteurs majeurs du commerce numérique national.
Il n’est donc pas surprenant que la dernière liste d’entreprises canadiennes à surveiller par BetaKit soit fortement peuplée de fournisseurs de télécoms et de solutions B2B qui s’associent à des leaders technologiques mondiaux et encouragent le développement de nouvelles startups passionnantes. Cette liste nous rappelle que le succès de l’économie numérique canadienne ne s’est pas fait du jour au lendemain et que le pays a une longue et riche histoire d’innovation numérique.
Alors que nous continuons à naviguer sur la pandémie COVID-19, on a assisté à une nouvelle émergence d’entreprises de télésanté offrant des solutions viables de soins de santé à distance aux Canadiens qui respectent les restrictions de séjour à domicile. Telus (TSX : T), Well Health Technologies (TSX : WELL) et CloudMD (TSXV : DOC) ne sont que quelques exemples d’entreprises canadiennes qui accélèrent l’innovation dans ce domaine.
Les multinationales limitent la croissance des dirigeants canadiens
En raison de leur attrait, de leur commodité et de leur capacité à répondre aux besoins fondamentaux des clients, des entreprises comme Amazon (NASDAQ : AMZN) et Google (NASDAQ : GOOGL) continuent de connaître des niveaux d’adoption massifs dans tout le pays. Et en s’implantant au Canada, elles contribuent à créer de nouvelles compétences et à encourager la croissance de nouvelles entreprises.
Mais en même temps, ces entreprises représentent un défi pour l’expertise technique du Canada. Les connaissances et l’expérience que les entreprises locales produisent représentent une ressource nationale précieuse. Tout comme les producteurs multinationaux extraient du pétrole ou des minéraux du sol canadien et les vendent ailleurs, les entreprises technologiques mondiales qui ne contribuent pas activement à l’économie numérique nationale du Canada exploitent nos ressources en connaissances – et compromettent notre capacité à continuer à développer ce secteur chez nous.
Ces géants technologiques attirent aussi activement des talents canadiens expérimentés, ce qui crée des obstacles à la rétention des talents pour l’écosystème numérique local. Par conséquent, ces entreprises s’emploient à monétiser la base de connaissances numériques du Canada, plutôt qu’à la développer, ce qui rend difficile pour le Canada de percevoir sa juste part.
Il est temps de combler l’écart
Afin de préserver le statut du Canada en tant que leader de l’innovation numérique, il est important de s’assurer que les entreprises qui réussissent dans notre pays réinvestissent activement dans notre économie. Au lieu de cela, nous constatons que ces entreprises monétisent les ressources canadiennes au profit du pays dans lequel elles sont basées – généralement les États-Unis.
Une comparaison rapide entre les ratios PNB/PIB du Canada et des États-Unis révèle que notre voisin du sud a effectivement monétisé les économies étrangères, alors que la majorité de la production du Canada reste interne. Ces chiffres impliquent que les entreprises américaines siphonnent à la fois les connaissances et les ressources financières des pays clients. Dans le même temps, le Canada connaît un déficit commercial entre croissance interne et externe.
Le succès de l’économie numérique canadienne dépend de notre capacité à favoriser la croissance d’un plus grand nombre d’entreprises comme Shopify (TSX : SHOP), qui a récemment dépassé la Banque royale du Canada (TSX : RY) en tant qu’entreprise canadienne la plus précieuse. Si nous ne pouvons pas incuber des solutions technologiques en phase de croissance au niveau national, le déficit commercial de notre économie numérique s’aggravera et la croissance ne sera pas durable. Dans ce scénario, tous les Canadiens seront des consommateurs nets et notre pays ratera l’occasion de devenir un fournisseur de solutions basées sur la connaissance sur le marché mondial.
Cinq moyens de renforcer l’économie numérique canadienne
Pour éviter le scénario ci-dessus, le monde des affaires canadien doit agir rapidement. En particulier, les chefs d’entreprise canadiens doivent mettre en œuvre les cinq stratégies suivantes, alors que nous travaillons collectivement à l’incubation d’un plus grand succès national :
1. Établir un partenariat avec le gouvernement pour encourager les investissements du secteur privé dans l’innovation. La Colombie-Britannique a mis en place un crédit d’impôt de 30 % pour les sociétés commerciales pour les investisseurs individuels. L’extension de ce crédit à l’ensemble du pays et au secteur technologique pourrait contribuer à stimuler les investissements dans ce domaine. De même, d’un point de vue fiscal, l’élargissement de la définition des dépenses admissibles pour les actions accréditives afin d’inclure les dépenses de développement et de déploiement technologique pourrait également permettre aux entreprises canadiennes d’investir davantage dans leur propre croissance.
2. Promouvoir le développement d’un écosystème fiscal plus favorable aux entreprises. Le Bureau parlementaire du budget prévoit que le Canada ajoutera 250 milliards de dollars de nouvelles dépenses à la suite de COVID-19 – et nous avons besoin d’une base pour soutenir ces dépenses. Le Canada surtaxe déjà la tranche d’imposition supérieure et maintient généralement un régime fiscal qui rend le pays moins attrayant pour les entrepreneurs et les meilleurs talents. Il est primordial de modifier cette structure si le pays veut devenir une plaque tournante de l’entrepreneuriat numérique.
3. Devenez un client « Canada first ». Les chefs d’entreprise doivent encourager les entreprises nationales les plus prospères du Canada à tenter activement de trouver des solutions fabriquées au Canada avant de chercher ailleurs. De cette façon, les entreprises canadiennes pourraient être en mesure de rivaliser à l’échelle mondiale, en utilisant leurs revenus pour financer la croissance d’autres entreprises nationales.
4. Reconnaître les atouts du Canada dans les domaines des télécommunications, des soins de santé, des ressources et des solutions d’affaires – et tirer parti de cette expertise. Comme je l’ai déjà mentionné, le Canada possède un riche héritage en matière d’innovation numérique et abrite certaines des entreprises technologiques les plus emblématiques du monde. Cependant, il y a beaucoup de place pour construire sur cette histoire. Les entreprises canadiennes doivent continuer à réutiliser les solutions existantes et à capitaliser sur les connaissances institutionnelles qui ont permis de les mettre en place.
5. Traiter la connaissance comme une ressource canadienne précieuse. Nous ne pouvons pas exporter des connaissances uniquement au profit d’entreprises et d’économies étrangères. Il est certain que lorsque de grandes multinationales établissent des bureaux satellites au Canada, la création d’emplois qui en résulte peut contribuer à stimuler la croissance d’un plus grand nombre de jeunes entreprises. Toutefois, la simple exportation des connaissances contenues dans ces bureaux entrave la croissance interne du Canada, l’emportant sur les avantages de la création d’emplois.
Le Canada a tout ce qu’il faut pour continuer à construire une économie numérique solide, mais nous devons être prêts à agir de manière décisive pour soutenir la croissance des entreprises nationales. Il est temps que les Canadiens exploitent pleinement nos vastes ressources et ouvrent la voie aux entrepreneurs et aux propriétaires d’entreprises qui veulent contribuer activement à l’espace. De nombreuses possibilités s’offrent à nous, nous ne pouvons pas les laisser se perdre.
—
(Image présentée par Burst via Pexels)
AVERTISSEMENT : Cet article a été écrit par un contributeur tiers et ne reflète pas l’opinion de Born2Invest, de sa direction, de son personnel ou de ses associés. Veuillez consulter notre Clause de non-responsabilité pour plus d’informations.
Cet article peut contenir des déclarations prospectives. Ces déclarations prospectives sont généralement identifiées par les mots « croire », « projeter », « estimer », « devenir », « planifier », « vouloir » et autres expressions similaires. Ces déclarations prospectives impliquent des risques connus et inconnus ainsi que des incertitudes, y compris ceux qui sont abordés dans les mises en garde suivantes et ailleurs dans cet article et sur ce site. Bien que la société puisse croire que ses attentes sont basées sur des hypothèses raisonnables, les résultats réels que la société peut atteindre peuvent différer matériellement des déclarations prospectives, qui ne reflètent les opinions de la direction de la société qu’à la date des présentes. En outre, veuillez vous assurer de lire ces informations importantes.