Le Brexit continue de faire la une des journaux au Royaume-Uni, mais l’économie britannique est confrontée à de nombreux autres défis importants.
L’inégalité sur le marché du logement, la pauvreté des travailleurs et la réduction des émissions de gaz à effet de serre en font partie.
Pour tout parti du Royaume-Uni qui espère prendre le pouvoir le 12 décembre, il s’agit là de questions sérieuses.
Moins de jeunes sont propriétaires de leur logement
Seulement 36 % des personnes nées à la fin des années 1980 sont devenues propriétaires avant l’âge de 30 ans, comparativement à 55 % ou plus des personnes nées entre les années 1940 et 1970.
Les jeunes générations ont vu le prix des maisons augmenter beaucoup plus rapidement que leur salaire – la principale raison de ce changement. C’est particulièrement vrai dans le sud de l’Angleterre.
Beaucoup plus de gens dans la vingtaine et la trentaine louent maintenant leur logement dans le secteur privé. Leurs coûts moyens de logement sont environ 20 % plus élevés qu’il y a 20 ans.
Entre-temps, les faibles taux d’intérêt signifient que la plupart des propriétaires-occupants – dont bon nombre sont des personnes âgées – bénéficient de coûts de logement moins élevés que par le passé.
Les salaires sont inférieurs de 5 000 £ à ce qu’ils auraient du être
La croissance de la productivité – la quantité que les travailleurs britanniques produisent par heure travaillée – a été d’une pauvreté sans précédent depuis la crise financière de 2008.
Au cours des 11 dernières années, la production horaire des travailleurs n’a augmenté que de 2,9 %. C’est à peu près autant qu’il a augmenté en moyenne tous les 15 mois au cours des 40 dernières années.
En conséquence, la productivité au Royaume-Uni est aujourd’hui inférieure de 19 % à ce qu’elle aurait été si la tendance observée avant 2008 s’était poursuivie.
C’est vraiment important.
A long terme, le niveau de vie moyen augmente parallèlement à la croissance de la productivité.
Les salaires horaires moyens sont à peu près au même niveau qu’en 2008. Étant donné qu’ils augmentent habituellement chaque année, cela signifie également qu’ils sont inférieures de 19 % à ce qu’ils auraient été si les tendances à long terme s’étaient poursuivies.
Un travailleur à temps plein avec un salaire horaire moyen gagne maintenant 5 000 £ de moins par an qu’il ne l’aurait fait si la tendance d’avant 2008 s’était maintenue.
Pauvreté parmi les personnes qui travaillent
Les bas salaires ont entrîné un autre effet : la plupart des personnes vivant dans la pauvreté au Royaume-Uni sont en fait des ménages qui travaillent.
En 2017-2018, 58 % de toutes les personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté (moins de 248 livres sterling (288 euros) par semaine pour un couple sans enfants) avaient un emploi rémunéré ou vivaient dans un ménage avec une personne qui travaillait. Ce chiffre se compare au 41 % d’il y a deux décennies.
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Cela reflète en partie des tendances positives. Il y a moins de ménages où personne ne travaille et les revenus des retraités ont augmenté.
Mais cela reflète aussi le fait que pour les travailleurs à faible revenu, les salaires n’augmentent pas aussi rapidement que les coûts de logement.
Le vieillissement de la population
Au fur et à mesure que le Royaume-Uni vieillit, les sommes qu’il consacre aux retraites et aux soins de santé augmentent également.
Au cours des 30 dernières années, les dépenses dans ces domaines sont passées de 8,5 % du revenu national à 13,1 %, soit une augmentation de 100 milliards de livres.
On estime que ce chiffre devrait augmenter de 1,7 % du revenu national (37 milliards de livres sterling en termes actuels) au cours des 10 prochaines années. Il s’agit simplement de suivre le rythme de l’évolution de la population et des pressions sur les coûts.
Cela signifiera d’importantes hausses d’impôt, ou des réductions de dépenses, simplement pour maintenir les choses telles qu’elles sont.
Problèmes fiscaux
Le gouvernement britannique prélève actuellement près de 35 pence d’impôt sur chaque livre sterling gagnée – la part la plus élevée qu’il ait prélevé depuis les années 1940.
Compte tenu du vieillissement de la population et des diverses promesses de dépenses faites par les principaux partis, il est peu probable que ce chiffre diminue dans un avenir proche.
Cela dit, de nombreux pays européens prélèvent davantage d’impôts. Mais ils ont tendance à s’approvisionner davantage auprès des personnes ayant un revenu moyen.
Le Royaume-Uni, par contre, a tendance à compter sur un petit nombre de personnes à revenu élevé pour une grande partie des impôts qu’il perçoit. 1% des adultes ayant les revenus les plus élevés paie plus d’un tiers de tous les impôts sur le revenu.
Le problème est que les finances publiques sont plus vulnérables aux changements de revenu ou de comportement des personnes à revenu élevé. Si un nombre relativement faible quitte le Royaume-Uni, cela peut avoir un effet démesuré sur les impôts.
Le montant des fonds collectés est également menacé parce que les taxes sur l’essence et le diesel n’ont pas été maintenues. Et il peut être difficile d’augmenter les impôts des multinationales.
Viser le zéro
Les principaux partis disent tous, vouloir réduire les émissions de gaz à effet de serre du Royaume-Uni à zéro d’ici à 2050 au plus tard.
Bien que les progrès aient été satisfaisants jusqu’à présent (les émissions nationales du Royaume-Uni ont diminué de 44 % par rapport à leur niveau de 1990), le Royaume-Uni est encore loin d’avoir atteint ses objectifs.
Selon la commission du changement climatique, des changements radicaux seront nécessaires dans les prochaines années. D’ici à 2025, le Royaume-Uni devra avoir un plan pour complètement remplacer le gaz comme source de chauffage domestique. Au début des années 2030, toutes les voitures et fourgonnettes neuves vendues devraient être électriques.
L’un des défis économiques réside dans le fait que les moins nantis devront consacrer une plus grande partie de leurs revenus dans les frais de chauffage et de transport. Toute taxe ciblant les émissions de carbone produites par la population doit faire l’objet d’un examen attentif afin d’éviter d’aggraver la situation.
Par Paul Johnson Institute for Fiscal Studies
A propos de cet article :
Cette analyse a été commandée par la BBC à des experts travaillant pour une organisation externe.
Publié pour la première fois dans BBC business news, un contributeur tiers a traduit et adapté l’article de l’original. En cas de divergence, l’original prévaudra.
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