TIKTOK, une application de vidéos courtes d’origine chinoise dont aucun adolescent occidental ne pourrait se passer de nos jours, souligne son indépendance vis-à-vis des autorités de Pékin. Sa société mère, moins. Bytedance, dont la valorisation de 75 milliards de dollars en fait la plus grande start-up non cotée au monde, vient de s’associer à la Shanghai Dongfang Newspaper Company, un éditeur public. La joint-venture dans laquelle Bytedance détient une participation de 49 %, développera entre autres des technologies telles que l’intelligence artificielle (IA).
Ce n’est pas le premier swing de Bytedance avec l’État. Depuis sa création en 2012, elle travaille avec la plupart des organismes d’information chinois, dont beaucoup sont gérés par l’Etat. Et dont elle a besoin pour alimenter Jinri Toutiao, son application d’information. D’autant plus depuis le lancement il y a deux ans de « New Era », une chaîne qui traite principalement des activités du gouvernement. En 2018, cette dernière a engagé un ancien présentateur à CCTV, la télévision d’État chinoise, comme vice-président. En avril, elle a signé un partenariat stratégique avec Beijing Time, une plateforme d’information liée au Comité du Parti municipal de Pékin.
Toutiao est périodiquement réprimandé par le gouvernement et les utilisateurs pour son manque de contenu sérieux. La joint-venture cherche à combler cette lacune. Notamment avec Shanghai Dongfang qui est propriétaire de son journal. Un média sérieux qui fait un travail d’investigation approprié (même si la censure de l’Etat peut en atténuer les effets).
Un Etat Chinois toujours omniprésent
Bytedance n’est pas non plus la seule grande entreprise technologique chinoise qui travaille en étroite collaboration avec les entreprises d’État. En particulier dans des domaines comme l’IA que le Parti communiste considère comme stratégiques. En 2016, Baidu, le plus grand moteur de recherche chinois, a accepté de développer une technologie avec une entreprise de télécommunications d’État. En juin, Jack Ma, le fondateur d’Alibaba, un mastodonte du commerce électronique, a rencontré la SASAC, un organisme gouvernemental qui supervise les entreprises publiques. Avec au programme des discussions sur les liens à établir pour promouvoir l’innovation numérique. Tencent, un autre géant de l’Internet, a été invité à faire de même.
Aussi naturel que cela puisse paraître en Chine, la joint-venture survient quelques semaines après que le gouvernement américain ait demandé à la sécurité nationale d’ouvrir une enquête sur TikTok. Craignant que ce dernier donne à Pékin un accès à des données concernant des millions d’Américains avec la possibilité de censurer le contenu qui ne conviendrait pas au régime. Bytedance insiste sur le fait que les données sur les utilisateurs non chinois se trouvent sur des serveurs non chinois et que ce qui est montré ou non aux Américains est décidé en Amérique. Elle ajoute que sa nouvelle initiative chinoise » se concentrera sur les droits numériques de vidéos courtes « . Il est peu probable que de tels gages de bonne foi impressionnent ses détracteurs.
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